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  • francekaruta

Tournois de Yokohama 2016

25/01/2016 – Romain


Mois de janvier chargé pour moi puisqu'après mon tournoi où j'ai affronté Quentin, je devais participer à 2 tournois consécutivement à Tôkyô, ce qui représente pour moi des frais assez conséquents (mon WE est entièrement détruit, et 20 000Y minimum).


Le tournoi de Yokohama marquait pour moi un tournant l'année dernière, car c'est durant ce tournoi que j'ai réalisé que je me sentais prêt à passer A Kyû, et que je pouvais surmonter mes douleurs articulaires. La veille, ces douleurs étaient terribles, et avaient miraculeusement presque disparu en une nuit. J'avais alors fait 2 matchs de très haut niveau, avant de tomber sur ma bête noire (un collégien qui bouge dès la première syllabe et qui n’est pas mauvais pour revenir sur la bonne carte) et de perdre. Si vous regardez les posts de janvier vous devriez le retrouver.


J'étais donc assez impatient, bien qu'avec une once d'inquiétude, mon manque d'endurance étant toujours réel. Lorsqu'un membre de mon club me dit "bon, je pars du principe que tu vas gagner le tournoi, hein ?", je commence par répondre avec réserve, quelque chose du genre "disons que je vais faire de ce tournoi un tournoi qui a du sens", puis j'ai réalisé que depuis un moment, j'avais arrêté de viser la 1ère place. Ou plutôt, j'avais arrêté de dire que je la visais. Probablement parce que j'ai trop de fois obtenu de bons résultats sans pour autant terminer premier, et j'avais donc peur de l'échec après avoir déclaré une victoire.


Je me suis alors demandé : "peut-on vraiment viser la première place en ayant peur de dire qu'on la vise ?".


Non, évidemment. Parce que cette peur d'assumer cet objectif, c'est également reconnaître que notre défaite est parfaitement envisageable, et dans les moments importants, cette peur fait la différence, dans le mauvais sens du terme.

Je me suis donc foutu un poing mental dans la gueule (notez le "mental", c'est important, je ne me suis pas réellement cogné dessus), et je me suis remis en condition. "Okay, maintenant, tu vas arrêter de faire le con et de douter, et tu vas tout donner. De toute façon, que tu perdes en disant que tu vas gagner ou que tu perdes en ayant peur de le dire, tu auras honte, donc choisis au moins d'avoir honte en faisant preuve de courage".

Et je suis parti pour le tournoi.


1er match, ce fut véritablement à sens unique. Complètement dedans, mon adversaire est incapable de tenir le rythme, je maintiens la même vitesse jusqu'au bout, 17 cartes d'avance.

2e match, exactement le même déroulement, et je me vois même gagner de 20 cartes tant l'écart est grand. Seulement voilà, le lecteur n'est pas très clair sur les sons en K, et arrivé en milieu/fin de partie, il commence à enchaîner les cartes en K. Incapable de réaliser qu'il lit des KA et KO, je me fais prendre bêtement plusieurs cartes à la suite, mon adversaire commence à prendre un bon rythme, moi à l'inverse je perds le miens, et je me retrouve à lutter pour prendre mes 3 dernières cartes, malgré mon avance conséquente. Arrivé à la dernière carte, je décide de tenter ma stratégie habituelle, couvrir une partie du terrain adverse, en l'occurrence le gauche. Après un échec, je place parfaitement ma main sur la rangée de la carte lue, mon adversaire me rentre dedans, je prends la carte et gagne de 9. Une victoire avec de la marge, mais j'ai tellement lutté sur la fin à cause de la lecture que la fin de partie a été très désagréable pour moi, de même que la dernière carte : si cette stratégie est véritablement efficace, elle a pour défaut de ne pas permettre de gagner proprement et ainsi de rester en forme sur le match suivant.


Pourtant, je fais immédiatement un bon match, et prends de l'avance... Avant de faire une faute... deux fautes... Mon adversaire n'est pas mauvais, mais je reste rapide, et je parviens malgré tout à conserver mon avance. Seulement la fatigue commence à se faire sentir, et j'enchaîne les erreurs de mémorisation. Mon adversaire ramasse pas mal de cartes que j'oublie, je fais des fautes, et perds au final de 5 cartes, en finissant sur une faute, 2e faute du match étant due à ma difficulté à entendre le 1er son.


Côté défaite, je pense que la perte de mon rythme à cause de la lecture m'a fait perdre en concentration, et ceci couplé à mon manque d'endurance (je ressors d'une période de blanc assez pénible, et c'est un euphémisme) m'a été fatal. Toutefois, j'ai malgré tout été très réactif du début à la fin, le principal problème ayant été que je faisais des erreurs de mémorisation.

On retiendra donc surtout de ce tournoi l'influence que peut avoir la volonté de gagner et le fait d'assumer cette volonté.


Soyons honnête : nous n'avons absolument rien à gagner à montrer des réserves quant à nos chances de gagner. Tout ce qu'on gagne, c'est de préserver sa fierté, mais au final, on ne fait que fuir. Ne pas oser dire qu'on va gagner, c'est admettre que nos chances de perdre sont grandes, et accepter l'idée de la défaite est le meilleur moyen de perdre en concentration une fois en difficulté.


J'insiste particulièrement sur ce point du fait que je reçois parfois des messages de membres qui sont complètement sur la réserve. Douter, c'est une chose, et il est parfois difficile d'avoir confiance en soi. Mais vous seriez étonnés des effets que peut avoir le fait d'annoncer sa victoire, et de ne pas en douter. Cela demande des efforts, ça ne se fera pas en une fois, mais essayez de prendre l'habitude de ne jamais envisager la défaite.


Comme le disait Mark Twain : "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".

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