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Progresser au Karuta 1 – Généralités

Dernière mise à jour : 2 mars 2023

Progresser au Karuta, c’est le nom que j’ai choisi pour cette série d’articles. Quand j’ai commencé le karuta il y a bientôt 8 ans, j’avais très à cœur de progresser, mais je ne savais pas comment m’y prendre. À l’époque, les articles de Romain étaient une première piste, mais je me suis aussi beaucoup perdu. Pour chaque personne, la méthode optimale diffère et pour découvrir la sienne, il faut commencer par regarder ce que font les autres puis expérimenter pour finir par trouver ce qui nous correspond le mieux. Voilà pourquoi il m’a semblé important de consigner à mon tour mes réflexions sur la progression et les méthodes d’entraînement au karuta.


Une fois, à un camp d’entraînement à Yamaguchi, la Eisei-Queen a fait un discours et a dit : « Si vous voulez être bon et progresser, commencez par faire 1 000 matchs par an. » C’est une pensée très répandue au Japon que pour progresser il faut faire plus de matchs, cependant il faut arrêter de penser que c’est la meilleure manière de progresser.


Faire uniquement des matchs pour améliorer son karuta, ce serait comme ne faire que des matchs au basket ou aux échecs en voulant devenir vraiment bon. Si on joue tous les jours et qu’on enchaîne les matchs, on va vite progresser au début, mais sans entraînement plus spécifique, on va se retrouver bloqué à un palier qu’il sera très difficile voire impossible à franchir. Si on veut vraiment passer au niveau supérieur, il faut repérer ses faiblesses et les travailler en dehors des matchs. Je m’explique plus en détail dans le paragraphe suivant.

Par exemple, si on approfondit la comparaison avec le basket, un match va prendre un peu plus d’une heure dont 40 minutes de jeu intensif et vous en ressortez physiquement épuisé. Il sera très difficile de jouer plus de deux matchs par jour, et si vous faites ça tous les jours, votre corps ne va pas tenir. Alors certes, si vous faites tout le temps plein de matchs de basket, vous allez finir par avoir un petit niveau, mais pour n’importe qui, il est évident que ce n’est pas le meilleur moyen de progresser. Après tout, dans un match, on fait peut-être entre 15 et 30 tirs. Et on va marquer une dizaine de paniers si on s’en sort bien. En revanche, si vous vous entraînez à tirer tout seul, en 10 minutes vous pouvez probablement faire 50 tirs, soit 300 tirs en une heure. Au niveau physique, ce sera moins fatiguant et vous aurez réalisé 10 fois plus de tirs que dans un match dans le même laps de temps. De fait, au basket comme au karuta, rien ne remplace l’expérience des matchs, mais entre une personne qui s’est entraînée à tirer en solo des milliers de fois et une personne qui n’a fait que des matchs, il est évident que l’une aura un avantage sur l’autre.


Au karuta, c’est le même principe, quand on fait un match, on s’épuise mentalement avec la mémorisation. En une heure et vingt minutes, on a l’occasion de réagir un peu moins de 100 fois et de prendre environ 25 cartes. Avec des entraînements solos ciblés, on peut multiplier ces chiffres et progresser dans des domaines spécifiques beaucoup plus vite.


Si on devait tirer une conclusion à tout ça, ce serait que : le meilleur moyen de progresser, c’est d’allier des matchs à des entraînements personnels qui vont faire travailler les faiblesses qu’on a repérées pendant nos matchs.


Mais comment repérer ses points faibles ? Pour ce faire, il faut commencer par repérer les composantes importantes du karuta.


- La mémorisation

- La réaction

- La vitesse

- La stratégie

- Le mental


Si vous êtes bon dans ces cinq catégories, vous serez un excellent joueur de karuta.

Maintenant, je vais pour chacun des points rentrer un peu plus dans le détail :


La mémorisation est le point le plus important du karuta, si on a une mémorisation qui ne nous trahit jamais, qu’on connaît toujours toutes les cartes sur le bout des doigts, alors on est quasiment sûr de n’avoir que d’excellentes réactions et d’enchaîner les bonnes prises en début de partie. La mémorisation peut bien sûr se travailler en dehors des matchs et je le conseille pour les débutants, mais c’est globalement un point qui, si l’on est concentré dessus, se travaille globalement bien en match et s’améliore rapidement. Plus vous arriverez à faire tourner vite la liste des cartes dans votre tête pendant les 15 minutes de mémorisation et pendant le match, mieux vous jouerez et plus rapides seront vos progrès. Tout part d’une bonne mémorisation, c’est vraiment la base d’un karuta solide !


Le temps de réaction, c’est la vitesse à laquelle vous réagissez une fois que vous avez entendu le son. C’est un peu comme les tirs au basket et pour moi, il faut absolument s’entraîner en dehors des matchs si vous voulez devenir plus réactif.


La vitesse, c’est tout simplement le temps qu’il va falloir à votre main pour arriver jusqu’aux cartes. Ça passe par une bonne position et par le fait d’être détendu. C’est aussi quelque chose qui se travaille en dehors des matchs.


La stratégie, c’est le fait de bien choisir les cartes qu’on envoie, qu’on déplace et qu’on vise, de choisir judicieusement entre attaque et défense. Pour progresser dans ce domaine, il faut analyser objectivement ses matchs et réfléchir aux décisions stratégiques qui nous ont aidé et à celles qui nous ont desservi.


Le mental, c’est le fait d’être capable d’être régulier sur toutes ses parties, de ne pas se déconcentrer en cours de match, de ne pas avoir de trou, d’être stable, de faire peu de fautes, et d’être capable de jouer en toutes conditions (lecteur, bruit). Cela s’acquiert avec l’expérience, on peut difficilement le travailler hors des matchs.


L’idée, c’est d’avoir conscience de ces cinq points et d’essayer de les travailler un par un pour que l’ensemble soit le plus solide possible.


Je pense que chaque point mériterait un article détaillé donc pour l’instant, je ne vais pas m’étaler là-dessus davantage.


Un autre point important pour bien jouer au karuta, c’est d’être détendu et en forme. Pour ça, il faut commencer par bien manger (Ça veut pas dire se bourrer le bide avant l'entrainement, mais avoir une bonne alimentation au quotidien. Perso, je joue souvent mieux le ventre vide), bien dormir (Même chose, pas juste la veille du tournoi, mais au quotidien) et éviter d’avoir des carences. Cependant, ce n’est pas parce que vous dormirez un peu plus et que vous aurez une alimentation saine que vous vous mettrez d’un seul coup à mieux jouer, ça aide surtout à être plus stable, à éviter de multiplier les erreurs et à moins se fatiguer en mémorisant. Ne vous attendez pas à devenir d’un seul coup plus rapide et à réagir sur plus de cartes. Essayer d’avoir une bonne condition physique est aussi important, ça aide à gagner en endurance ce qui va permettre d’être performant sur plus de matchs de suite et va donc vous aider pour les tournois. Être un peu musclé et avoir un peu de souplesse aide aussi à gagner en confort pendant les matchs !


Une autre question qu’on peut se poser quand on veut progresser, c’est : « Est-ce qu’avoir une bonne ouïe change tout ? » La réponse est non, une bonne ouïe va bien sûr aider, mais cela peut aussi vous jouer des tours, et il y a tellement plus que ça dans le karuta. Tant que vous avez une ouïe correcte, si vous écoutez bien et que vous êtes concentré, vous pourrez devenir un excellent joueur de karuta. Je ferai un article uniquement consacré à cela, mais il faut bien avoir en tête que l’issue d’un match ne se joue pas du tout à celui qui aura l’ouïe la plus fine.


Concernant les généralités, je crois que j’ai à peu près tout dit, pour la suite j’écrirai des articles plus ciblés. Il y a notamment « La mémorisation » et « Comment bien s’entraîner en solo » qui sont des sujets que j’aimerais bien aborder assez rapidement.


Pour lire la suite c'est par ici : "Progresser au karuta 2 - La mémorisation"


Merci d’avoir lu, entraînez-vous bien et à bientôt !

Gabriel le 27/02/2023





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