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COMPTE RENDU TOURNOI - OKAYAMA

26/11/2013 – Romain


Le dimanche 24 novembre a eu lieu le tournoi d'Okayama (un peu à l'ouest de Kôbe).

Ayant pour objectif de participer à tous les tournois dans les alentours du Kansai et du Kantô, j'y suis donc naturellement allé. L'expérience fut riche en apprentissage.

Je dois me lever à 6h pour arriver dans les temps, et dans l'empressement, j'oublie d'emporter mon petit déjeuner et mon déjeuner. En arrivant sur place, j'apprends également que le combini le plus proche est à au moins 15 minutes, et je suis donc dans l'impossibilité de récupérer à manger. Une kôhai de mon club m'offre généreusement un onigiri, mais le fait est que cela ne suffira pas à me remplir le ventre...

Comme à mon habitude, victoire par défaut pour le 1er match, seuls 4 joueurs (sur 68 B Kyû) ne jouant. Cela signifie donc que 6 matchs seront nécessaires pour remporter le tournoi.

Pour mon deuxième match, tout commence très vite. Mon style est agressif, mais je parviens malgré tout à protéger de nombreuses cartes en revenant chez moi juste à temps.

Aimant assez peu le froid, surtout quand je joue au Karuta, j'avais pris la décision de porter 2 sur-vêtements en plus de mon T-shirt. Après 20 minutes de jeu, je commence à avoir un peu trop chaud, et enlève le premier, pour dévoiler le survet' de l'université de Kôbe. Ce petit sentiment de fierté qui en découle (oui, je suis fier d'être membre du club de Kôbe ^^), aidé par le sentiment de légèreté laissé par ce vêtement en moins me permet de ne pas ralentir malgré la fatigue.

Puis après 15 minutes de jeu, je sens la fatigue approcher, notamment quand mon adversaire prend chez elle "ASABO" (les deux étant sur son terrain) sans que je ne puisse réagir à autre chose que mon ASAJI. J'enlève alors mon 2e sur-vêtement, et me sens alors bien plus libre dans mes mouvements. La carte lue suivante est TSUKI, et je me précipite sur TSUKU avant de m'arrêter de justesse. Cet élan a toutefois eu pour effet d'entraîner mon adversaire, commettant ainsi une faute. J'en profite pour envoyer ASAJI afin de viser les deux cartes séparées dans un mouvement large. Et c'est peu de temps après qu'est lue ASAJI. Je m'empresse de balayer ASAJI dès la deuxième syllabe, mais contrairement à d'habitude, mon mouvement est léger, et me permet de balayer sans difficulté ASABO également à l'autre bout du terrain, m'assurant ainsi d'avoir pris la bonne carte. Pour rappel, ce mouvement est appelé "Watari-te", la "main qui traverse" (=qui traverse le terrain).

Je récupère ensuite à toute vitesse TSUKU, et continue d'envoyer des cartes en "A". Après avoir provoqué la faute de mon adversaire sur AMANO en me précipitant sur AMATSU, je continue de creuser l'écart en récupérant toutes les cartes en A sur son terrain, pour finalement gagner, en pleine forme, avec une différence de 12 cartes.

Le troisième match commence tout aussi vite, mais dans le sens inverse. Dès le temps de mémorisation, je sens ma tête lourde, et je ne parviens pas à me concentrer.

La première carte est lue chez moi, et mon adversaire se précipite dessus à une vitesse impressionnante. Je me dis alors que faire une belle prise pour commencer impose une pression plutôt forte (généralement je commence mieux que mon adversaire). Les cartes mortes s'enchaînent, et je vois que mon adversaire réagit toujours extrêmement vite... alors que moi je me contente de le regarder bouger. Ma concentration est au stade zéro. Je ne fais vraiment que regarder mon adversaire prendre mes cartes de façon, il faut le dire, superbe, et quand les cartes lues sont chez lui, je me laisse entraîner par son mouvement vers mon terrain, pour finalement le voir retourner chez lui prendre ses cartes.

Rajoutez à cela une incapacité totale à suivre les mouvements des cartes et vous obtenez 5 fautes stupides sur l'ensemble du match. Et comme pour me faire comprendre que je devais me reposer, alors qu'il me reste 20 cartes dont HITOWA, il faut que la dernière carte lue soit l'unique carte de mon adversaire : HITOMO. Je balaie machinalement ma carte, ce qui n'a aucun effet puisque mon adversaire n'a plus aucune carte à m'envoyer.

Défaite de 20 cartes donc, après n'avoir pris habilement que 2 cartes : ASABO x 2. Pour info, je n'ai pas même réagi à TSUKU, alors que j'avais les deux TSU chez moi.

Mon adversaire était véritablement fort, comme le prouveront ses deux victoires suivantes (12 et 14 cartes de différence), si bien que ma défaite en soi est plus facile à accepter. J'ai fait un match immonde, certes, mais c'est toujours moins frustrant que de perdre contre quelqu'un qu'on aurait forcément battu dans des circonstances normales.

Toutefois, je suis dans le brouillard après ce match. Mes trois derniers tournois ont été des réussites, et j'étais persuadé d'être forcément performant en compétition. En outre, mon premier match avait été sans défaut. Il m'aura fallu une journée complète pour faire la liste de tout ce qui n'allait pas. Et à ma grande surprise, j'avais vraiment cumulé les erreurs.

1/ Manque d'alimentation : C'est étrangement la cause de ma défaite que j'ai mis le plus de temps à détecter. Toute la journée, je me suis demandé pourquoi j'avais eu la tête si lourde, pourquoi je m'étais senti si accablé uniquement lors du 3e match. Aujourd'hui, la réponse me paraît évidente : n'avoir mangé qu'une moitié d'Onigiri à 13h était juste suicidaire. En outre, les distributeurs ne vendaient pas de coca, et j'étais donc dans l'impossibilité de récupérer ma source de sucre habituelle. Une erreur de débutant, qui n'a pas pardonné.

2/ Manque de sommeil : Devant organiser mon retour à Tôkyô simultanément, mes préparatifs m'ont fait dormir une heure de moins que prévu. Alors que j'ai besoin de beaucoup de sommeil, je n'ai finalement dormi qu'un peu de moins de 7h, sachant qu'il me faut généralement 9h pour être dans un état normal. Je peux compenser dans des conditions normales, mais le manque de sucre et le ventre vide n'ont fait qu'empirer les choses.

3/ Problème au bras --> perte de motivation : Ma tendinite à l'épaule perdure, mais je m'y suis fait, et il est rare aujourd'hui qu'elle influe sur mon mental. En revanche, pour une raison que j'ignore, entre vendredi et dimanche, j'ai perdu toute force dans mes deux bras. Autant dire que la veille du tournoi, je partais bien défaitiste, et si au final, j'ai pu jouer sans trop de difficulté (notamment grâce à mon nouveau style de jeu), le fait est que je partais perdant, et que cela nuit grandement aux performances une fois en match. Là-dessus, c'est donc un pur coup de malchance.

4/ Manque de focalisation sur le Karuta : Je faisais remarquer il y a quelques temps que mes performances étaient toujours meilleures quand j'étais seul que quand j'étais avec mon club. Et Okayama n'y a pas fait exception. La raison, je l'ai compris avant-hier, est simple : quand je suis avec mon club, je m'amuse. Je discute avec tout le monde. Au final, cela m'empêche de me reposer entre les matchs, et surtout, ça fait presque passer le tournoi lui-même au second plan : le simple fait d'être avec mes amis de Kôbe me satisfait. Mon désir de gagner n'est pas plus mince, mais le fait de ne pas me focaliser uniquement sur le Karuta me fait perdre cette concentration proche du "c'est tout ou rien". A partir de maintenant, j'éviterai de trop discuter avant d'avoir perdu.

5/ Objectif du voyage : Habituellement, je me déplace juste pour le tournoi, en faisant éventuellement une journée de tourisme avant (comme pour Ishikawa). Cette fois-ci, j'ai passé 1 semaine entière à m'amuser dans le Kansai (bien que je me sois entraîné 3 jours dans la semaine). Pire encore, j'ai organisé une sortie avec le club de Kyôdai pour participer à leur festival universitaire (super ambiance), et surtout, j'avais décidé avec mes kôhai depuis un mois de voir le samedi, donc la veille du tournoi, le film de Madoka Magika, ma série préférée. Le film était d'ailleurs génial. Et justement, cela a eu pour effet de complètement occulter le Karuta. Toute la semaine, j'avais juste hâte de voir Mado Magi. Puis une fois le film vu, j'ai été tellement bouleversé (la fin est vraiment marquante) que le tournoi avait complètement disparu de mon esprit.

Alors que je passe systématiquement toutes les nuits de la semaine précédant un tournoi à penser au Karuta et aux matchs que j'effectuerai, je me suis surpris à ne pas y penser une seule fois. Ce manque de ferveur a fait que je n'ai pas été capable de libérer toute ma concentration le moment venu. Et si j'ai pu tenir le premier match sans problème, j'ai bien senti que je n'avais plus la même hargne lors du 2e match. Car oui. Plus on pense au Karuta, et plus on est capable de se concentrer. La raison est simple : quand on a vraiment envie de faire quelque chose, toute contrainte disparaît, et l'on est bien plus productif. C'est pour cette raison que même avec une grosse migraine, il est possible par exemple de faire quelque chose qu'on aime alors qu'on sera incapable d'étudier (bon, certains ont la chance d'étudier par passion, donc ça ne compte pas pour eux).

Après mon match, j'étais persuadé d'avoir perdu alors que toutes les conditions pour gagner étaient réunies (le simple fait d'être en tournoi), mais après réflexion, les seules conditions réunies étaient celles pour perdre.

Cette introspection m'a permis de réaliser énormément de choses. Et si j'écris tout ça, c'est notamment pour que vous vous en inspiriez : il est important de toujours chez à savoir pourquoi vous avez mal joué un jour et pourquoi vous avez bien joué un autre, et de comparer les deux situations. Vous serez alors capable de vous mettre dans les meilleures conditions pour jouer les fois suivantes.

Mon prochain tournoi aura lieu ce dimanche, à Wakayama. Et cette fois, je ne commettrai pas les mêmes erreurs !


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