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TOURNOI D’HIROSHIMA

09/05/2015 – Romain

Deuxième tournoi en une semaine, j'ai pu me rendre à Hiroshima pour la première fois, sans malheureusement avoir l'opportunité de faire du tourisme (problèmes de santé, toussa, on commence à connaître la chanson).

Repos complet la veille, je veux pouvoir jouer dans les meilleures conditions. J'ai obtenu d'excellents résultats lors du précédent tournoi, et je veux prendre confiance : si je fais de même à Hiroshima, ce sera la preuve que j'ai véritablement progressé, et que ce n'était pas un simple hasard (j'avais pour habitude d'alterner les bons et mauvais tournois).

Le tournoi commence, nous sommes 87, cela fait donc une chance sur deux d'avoir une victoire par défaut. Bonne nouvelle, c'est mon cas. Cool.

Le 2e match débute. Mon adversaire est un lycéen, et je commence très fort la partie en le dominant complètement. Visiblement, mon soucis de démarrages un peu lents a disparu, et je prends très vite de l'avance... Seulement voilà, la nuit précédente avait été particulièrement mauvaise (malade et hôtel très mal insonorisé), il fait très chaud dans la pièce, et ma concentration décide en milieu de partie d'aller se promener. D'un coup, mes bonnes prises sont réduites de moitié, et mon adversaire commence à me rattraper en se concentrant essentiellement sur son terrain. Par chance, je l'avais tellement dominé en début de partie qu'il avait apparemment enregistré l'information "il est meilleur et plus rapide que moi", si bien qu'il a très vite cédé 2 prises que j'ai contestées (bon, je pense malgré tout qu'elles étaient pour moi, mais un joueur normal aurait contesté plus longtemps). Je commence à être à bout niveau concentration, je sens la fatigue s'aggraver, et je me vois presque perdre. A un moment, je me dis même "bon, j'ai quand même fait un bon match, j'y peux rien si je suis pas en forme", mais non, ça reste trop tôt pour abandonner.

Je fais deux excellentes prises de suite, je reprends mon rythme, j'envoie MOMO (une carte que j'adore protéger, mais que je sais également attaquer très rapidement), je défends une carte, et je me retrouve à 1 vs 5. Plus qu'une carte.

Je reste calme, je ne vise rien de particulier... MO, et je fais une prise parfaite sur MOMO, l'identifiant dès la première syllabe.

Victoire de 5 cartes, mon adversaire me souhaite bonne chance pour la suite (fait assez rare). Visiblement je reçois plus d'encouragements quand je massacre mon adversaire que quand je fais des matchs moyens (logique en un sens, on a moins de regrets quand on sait qu'on ne pouvait de toute façon pas gagner).

3e match, j'affronte un joueur de Kyôdai. Malgré leur grand nombre de joueurs et mes participations extrêmement nombreuses, c'est la première fois que j'affronte un joueur de cette université dans un tournoi national. Avant le match, j'entends un de ses camarades de Kyôdai lui dire "si tu parviens à battre Romain, à coup sûr tu peux aller en finale !", ce à quoi il répondra "Il arrête pas de remporter des prix, obligé il doit être fort".

Pas de chance pour vous, vous venez de me booster le moral, et ça me suffit pour jouer à fond.

Je fais une partie parfaite, mon terrain est imprenable, mon attaque est précise, et mon adversaire n'arrive au final à prendre que 12 cartes uniquement parce qu'il cesse de viser mon terrain. Victoire de 13 cartes, mon adversaire me souhaite de nouveau bonne chance.

4e match, j'affronte une joueuse de Hiroshima. Sachant que j'ai fait 3 matchs contre des joueurs de cette région jusque là, et je n'en ai pas gagné un seul. Et elle est forte. Très forte. Elle fait des prises tellement rapides que j'en viens à me demander si elle a vraiment attendu la syllabe déterminante. De mon côté, je fais de très bonnes prises, mais ma mémorisation commence à se faire plus instable, et je me trompe souvent de côté (gauche/droite) quand je n'oublie pas tout simplement de réagir. Mon match est loin d'être mauvais, il est bon, mais je n'ai absolument pas l'impression de dominer. Néanmoins, mon adversaire commet beaucoup de fautes de timing (elle balaie avant la syllabe déterminante), elle se laisse bêtement entraîner par un début de balayage de ma part (je n'étais même pas sorti de mon terrain et elle balaie chez elle), et la partie se termine avec une différence de 12 cartes. Je sens la fatigue s'installer, mais au moins je gagne largement, et sans m'être trop dépensé.

Après la partie, je vais la voir, et elle m'explique que ça fait 1 an et demi qu'elle est B Kyû, et que c'est la première fois qu'elle arrive à ce stade du tournoi, et que ça l'a fait stresser. Elle m'explique aussi qu'elle écoutait systématiquement les syllabes déterminantes, et que pour ses fautes, elle était consciente sur le moment que c'était une carte morte, mais elle n'arrivait pas à s'arrêter.

Mon hypothèse sur la question, c'est qu'elle confond "entendre quand tu touches la carte" et "entendre quand tu pars balayer". En gros, ses prises super rapides auraient été des fautes en cas de carte morte, mais comme elle a identifié le son au moment où elle a touché la carte, elle a eu l'impression d'avoir "identifié" la syllabe déterminante. Elle a probablement un bon feeling, qu'elle ne parvient pas encore à exploiter, ni à comprendre.

5e match, j'affronte une joueuse de Tôdai. Ma mémorisation fout le camp dès le début, mais je parviens malgré tout à prendre quelques cartes tranquillement, et je vois qu'elle n'a pas mon niveau. Je me reprends un peu, je commence à faire de bonnes prises et à imposer mon rythme... puis je fais des fautes. Elle me rattrape. Elle se reprend également. Elle me dépasse. Je menais tout le long, mais on arrive à 11 - 7. Là encore, je commence à mal le sentir. Je fais une prise excellente sur INI chez moi, je reprends mon rythme grâce à ça, et je décide de jouer très offensivement. Je prends MU chez elle, et ayant les deux WATA chez moi, j'en envoie une... Puis après avoir pris une nouvelle carte chez elle, je lui envoie la deuxième WATA, pour viser la Watari-te. L'une des deux est lue peu de temps après, je balaie les deux en premier, ma stratégie a fonctionné, et j'ai un bon rythme. Je la rattrape, je la dépasse, et on arrive à 1-4.

WASU chez moi, WATA chez elle, 2 cartes à 1 syllabe et 1 carte à 2 syllabes. Elle abandonne mon terrain et balaie très vite une de ses cartes. 1-3.

CHIHA est lue, je fonce sur CHIGI, je l'aurais eu si elle avait été lue. Carte morte de nouveau, et je fonce sur son terrain. Elle ressent la pression, et décide de tout coller sur sa droite. Elle place sa main à côté, et ne fais plus que des couvertures. Elle compte donc parier sur sa chance.

Là, je comprends que je n'aurai pas les 1 syllabes. Si je veux gagner, je dois miser sur WATA, la seule carte qu'elle ne peut pas prendre inconsidérément, de peur de faire une faute.

J'entends WA, je fonce pour faire une tsuki-te sur WATA, j'identifie WASU et je reviens immédiatement chez moi. Magnifique modori-te qui me fait gagner la partie, sans que mon adversaire n'ait pu réagir.

6e match, j'affronte de nouveau un joueur de Tôdai.

Je suis assez confiant du fait que les joueurs de Tôdai sont toujours très offensifs, et que c'est un style facile à gérer pour quelqu'un comme moi ayant une défense solide mais étant malgré tout régulier en attaque.

J'ai beaucoup de cartes jumelles, et je me dis donc que je vais devoir rapidement en envoyer pour séparer, surtout les HI, que j'ai en triple. Je sens que ma mémorisation n'est pas parfaite mais ça devrait aller.

Je protège rapidement NAGA(RA) chez moi, et à la 4e carte, une carte en HI est lue, et mon adversaire fait une prise hyper rapide... Génial, il fallait qu'elles soient lues dès le début.

Carte suivante, je prends KONU chez lui à une vitesse incroyable. Je suis dedans. Et tout de suite après, il fait une prise parfaite sur MISE chez moi. Il me prends une carte longue chez moi que j'avais oublié, et quand YOMO est lue chez lui, je balaie YOWO chez moi très rapidement avant d'aller balayer toutes les cartes chez lui sauf YOMO : ma mémorisation est définitivement instable...

Et le drame peut commencer.

Mon adversaire me fait 3 prises super rapides de suite sur TSUKI, FU et SE, sans que je puisse espérer réagir (sur SE mon esprit était sur SU, mais je venais à peine de partir). TSUKI, j'ai réagi plus tôt, mais j'étais prudent car je réagis toujours trop vite sur cette carte, et face à lui ça n'a pas pardonné.

Il m'envoie WAGAI, il a WAGASO chez lui, et WAGAI est lue, il la prend très vite et je balaie son terrain. Même cas de figure quelques cartes après sur MORO. Et avec de recul, je comprends enfin l'une des causes de mes fautes : je ne fais des fautes sur les cartes jumelles séparées que lorsque mon adversaire balaie sans hésiter mon terrain. Ce balayage me met le doute, et j'écrase sans conviction sa carte. Si l'adversaire ne bouge pas rapidement, généralement, je ne fais pas de faute.

Je prends OOE avec un timing parfait, et 4 cartes mortes plus tard, comme pour réduire à néant l'intérêt de cette prise, je fais une faute stupide sur ARIMA.

Nous entrons en milieu de partie, et je perds... 24 à 10.

Tout ce que j'ai à l'esprit à ce moment, c'est "attends, tu vas quand même pas perdre de plus de 20 cartes? Tu as dépassé ce stade là quand même !"...

Et je prends enfin SU, première carte lue chez lui depuis très longtemps. Ma prise est rapide, précise, en tsuki-te... La contre-attaque peut débuter. Je lui envoie CHIGI, devenue CHI, en sachant pertinemment qu'il sera hyper rapide si elle est lue chez moi.

Je protège OGU, impeccable, puis MIKAKI toujours aussi rapidement, malgré une contestation du fait de la vitesse équivalente de mon adversaire.

Je regarde AKIKA, il faut vite que je l'envoie pour prendre un bon rythme...... AKINO est lue, je fais une faute. Génial.

TAKI et TAKA sont lues, on réagit tous les deux extrêmement vite sur TARE (chez moi). TARE est lue, je balaie un tout petit peu plus tôt, mais il prétend avoir balayé directement. Ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eu, mais je ne peux rien contester, donc je cède. NANISHI est lue chez lui (enfin), nous en sommes à la 48e carte (c'est important), et je la prends rapidement. HARUNO est lue chez moi, et je fais l'une de mes meilleures prises de la journée, en balayant véritablement sur la 2e syllabe (ma kôhai était persuadée que HARUSU était collée). C'est ensuite KIRI que je prends extrêmement rapidement alors qu'elle est à 1 syllabe, et malgré la contestation de mon adversaire.

Il me prend tout de suite après KORE super rapidement, m'envoie CHI(GIRIO)... qui est immédiatement lue, évidemment, et il la prend tout aussi rapidement.

Je protège AI en modori-te, écrase chez moi NAGA(KA), et commence à me sentir bien. Je perds 17 à 6, mais j'ai un bon rythme, je peux le faire. Je protège à toute vitesse YAMAZA, méthodiquement NANI(WAE), et fais ma meilleure prise de la journée sur ... OMO, une carte pour laquelle je n'ai aucune affinité, mais que je prends sur 1 syllabe, malgré OTO en face, et en ne balayant qu'une carte. C'est comme ça que naissent les cartes fortes.

MO(MO) est lue, mais il est trop rapide pour moi. Heureusement, je me rattrape immédiatement avec ARI(A), et une prise parfaite chez moi. 13-5, je suis dedans, je peux le faire. YU(RA) est lue chez moi, il la balaie trop rapidement. Tout de suite après, c'est WAGASO qu'il me prend tout aussi rapidement.

Mais je ne suis pas fini. Quand HISA est lue, je la balaie sur la 1ère syllabe chez moi alors que HITOMO est en face. Je suis toujours en jeu. Il me prend ASHI de justesse, puis je protège HI(TOMO) qu'il venait de m'envoyer. 11-2.

Je me demande un instant où est passé OTO, et cet instant d'hésitation me fait perdre ma concentration sur la carte suivante : INI, une de mes cartes préférées quand elle est chez moi. Il n'en faut pas plus à pour mon adversaire pour me la prendre.

YAMA(GA) est lue, et je protège à nouveau à toute vitesse. Plus qu'une carte en face, mais je n'ai pas encore perdu. Mes sens sont tous alertes, et je sais que si OTO est lue en face. Je dois juste rester concentré jusqu'au bout pour réagir quelle que soit la carte.

"UR", je fonce sur mon terrain, mais il a déjà la main dessus...

10-0, je perds de 10 cartes en demi-finale, et obtiens pour la 3e fois la 3e place.

J'aurais pris n'importe URA contre n'importe quel adversaire, mais le fait d'avoir viser la carte sur sa 1,5e syllabe au lieu de la 1ère m'a fait perdre face à un adversaire 100% offensif.

Que retirer de ce tournoi? (vous remarquerez que je finis toujours mes compte-rendus par cette question. Mon objectif n'est pas simplement de vous raconter comment s'est passé mon tournoi, mais également de vous faire part de ce que j'ai appris, de mes réflexions, afin que vous vous en inspiriez. Je n'ai pas la prétention d'être un génie du Karuta, je passe énormément de temps à réfléchir à quels sont mes défauts, à comment m'améliorer, et à l'impact qu'ont eu toutes les modifications que j'ai effectuées dans mon style. Mon objectif par là est de vous inciter à faire de même. Inspirez-vous de mes idées, mais surtout, inspirez vous de la façon dont je les crée : pour chaque match, je vois ce qui était bien, ce qui ne l'était pas, j'identifie les raisons, et je cherche des solutions. Une bonne partie du processus de réflexion se trouve dans mes articles, donc n'hésitez pas à lire ça avec plus d'attention qu'un simple récit de match)

Pour commencer, un point positif de mon premier match, c'est que j'ai perdu ce mauvais réflexe de prendre de manière définitive un mauvais rythme quand ça va mal. Même s'il m'arrive de perdre ma concentration, je parviens à revenir après quelques cartes, ce qui est extrêmement important. En gros, mes périodes à vide sont plus courtes (ça donne Bon-Mauvais-Bon, alors qu'avant c'était Bon - Mauvais). De ce côté, je dirais que c'est mon entraînement de concentration quotidien qui a eu le plus d'impact. Se concentrer devient plus naturel pour moi, et par conséquent, même quand je fatigue, ce n'est au final que passager, car je suis capable de me remettre en mode "concentré", là où avant j'y entrais un peu au hasard. Plus on joue fréquemment (et pas forcément longtemps), plus on comprend dans quel état d'esprit il faut être pour se concentrer (à condition évidemment d'y prêter attention lors des entraînements).

L'autre raison vient du mental. Le fait d'être devenu meilleur en attaque m'a donné plus confiance en moi pour prendre les cartes de l'adversaire en fin de partie, là où avant, j'avais le sentiment de ne pouvoir les prendre que jusqu'au milieu de partie. J'ai fait des progrès sur pleins d'aspects accessoires à la concentration, mais au final, c'est cette prise de conscience de mes progrès d'un point de vue local qui m'a permis de prendre confiance et donc de maintenir ma concentration.

Un point négatif en revanche est que j'ai toujours autant la poisse. J'y peux rien pour le coup, mais franchement, n'avoir que son terrain de lu face à un joueur hyper fort en attaque et hyper nul en défense, c'est juste frustrant. Je relativise en me disant que j'aurais peut-être pu gagner si je n'avais pas fait de fautes à cause de ma mémo (et donc que c'est en partie de ma faute). Mais au moins, ça m'a permis d'identifier une des causes de mes fautes, donc je vais pouvoir travailler ça. J'ai remarqué que l'essentiel de mes fautes sur les cartes jumelles séparées intervenait quand mon adversaire réagissait très vite sur mon terrain. En gros, je me laisse "influencer" par son balayage dans une autre direction.

J'aimerais quand même souligner que j'ai perdu sur la 80e carte de la partie, et que depuis NANISHI, 48e carte, aucune n'a été lue chez lui. 32 cartes soit mortes, soit lues chez moi. C'est statistiquement franchement pas avantageux.

Mais ce qui reste le plus important pour moi, comme dit en introduction, c'est que j'ai véritablement progressé. J'ai fait 9 matchs en tournoi en une semaine, et pas un seul n'a été mauvais (même si certaines circonstances m'ont compliqué la situation). C'est quelque chose qui ne m'était jamais arrivé. Et ces progrès, je les dois sans aucun doute possible à ma nouvelle technique de tsuki-te. Le fait de me visualiser en train de prendre les cartes de cette façon, et de faire tous mes suburi de cette manière également m'aide vraiment à prendre les cartes plus rapidement. Le mouvement sort plus naturellement, et comme je peux me visualiser en train de prendre les cartes adverses rapidement, je n'ai plus cette "impression" de ne pas pouvoir prendre de vitesse mon adversaire sur sa rangée basse. La différence est à ce point fulgurante que durant ce tournoi, j'ai pris 3/4 des cartes MUSUMEFUSAHOSE sur le terrain adverse, alors qu'auparavant, j'en prenais difficilement 1/4.

Balayer vite, au final, c'est trouver son rythme. Quand on prend les cartes lentement, on inscrit dans sa mémoire cette lenteur, et on tend à la reproduire. A l'inverse, plus on prend rapidement les cartes, plus on a en nous l'image de balayages rapides, et il devient alors naturel de balayer rapidement.

J'avais tendance à sous-estimer l'importance du balayage, mais plus le temps passe, et plus je me persuade que c'est vraiment à la base de tout. Donc allez tous travailler ça ! Je vais moi-même essayer de compléter mon article sur les balayages afin de rajouter tout ce que j'ai appris et surtout compris depuis.

Récemment, l'un d'entre vous me demandait combien j'avais de cartes par partie durant lesquelles j'avais l'impression que tout devenait lent, et je pouvais alors balayer avec un timing fou la bonne carte. En d'autres termes, combien je pouvais prendre de cartes 1 syllabe en avance.

J'avais répondu à l'époque qu'au mieux j'en avais 1 par jour, mais là j'ai passé un cap. J'en ai eu au moins 1 à chaque match, et durant la demi-finale, j'en ai carrément eu 6, ce qui explique mes nombreuses protections malgré la vitesse folle de mon adversaire en attaque.

Mon objectif reste en priorité de devenir plus régulier, ce qui est plutôt bien engagé, car c'est ce dont j'ai besoin pour sortir de la catégorie B Kyû, mais je constate qu'en plus d'améliorer le nombre de cartes sur lesquelles je suis rapide, j'ai aussi réussi à augmenter le nombre de cartes sur lesquelles je devine le son suivant. C'est extrêmement bon signe quant à ma capacité à obtenir des résultats une fois que je serai A Kyû (je pense que ceci était notamment dû au fait que le lecteur était sennin dokushu).

Ces progrès ont enfin fait apparaître 2 autres lacunes. La première, c'est le manque d'endurance. Je fatigue trop après 3 matchs. Jusqu'à maintenant, la fatigue entraînait une perte de concentration globale qui faisait que mes parties devenaient nulles. En gros, je n'étais plus capable de maintenir ma concentration de toute façon, donc les erreurs de mémo étaient accessoires. Ma concentration était suffisamment instable de base pour s'envoler à la moindre occasion, et c'était au final très aléatoire. Aujourd'hui, ma concentration reste, c'est ma mémo qui fout définitivement le camp passé le 4e match. Je dois donc travailler ma capacité à oublier et à ré-apprendre. Ce sera tout l'enjeu des 3 semaines à venir.

L'autre lacune se situe sur le plan physique. Ma nouvelle technique de tsuki-te m'oblige à énormément utiliser mes muscles jambiers pour me propulser en avant. Le nombre de prises sur lesquelles je me retrouve à me lever tout de suite après la prise a d'ailleurs augmenté de manière impressionnante. Après plusieurs matchs, je sens clairement que mes jambes fatiguent un peu, et sur certaines cartes, je perds un peu en détente. Et cette perte de détente me fait faire des fautes, car mon bras seul ne peut pas esquiver les cartes (j'ai besoin d'une accélération supplémentaire).

Bref, d'ici le 24 mai (tournoi de Kyôto), je renforce mes jambes, et j'améliore mon endurance mentale (mémorisations nombreuses). Toute la difficulté sera de trouver une manière d'améliorer cette endurance sans jouer 6 matchs de suite (ni le temps ni l'endurance pour faire ça hors tournoi, mon corps ne tiendrait pas un tel rythme toutes les semaines).

Quoi qu'il en soit, je suis confiant pour la suite. La 1ère place n'est plus très loin.


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