(Comment bien mémoriser ?)
02/03/2014 – Romain
Avant de commencer mes explications, j’aimerais insister sur un point. Les conseils qui suivent sont personnels, et certainement pas absolus. Les suivre ne vous assurera pas de mémoriser plus efficacement l’emplacement des cartes. Néanmoins, cela vous donnera des pistes intéressantes et vous permettra d’essayer de nouvelles méthodes, qui vous amèneront alors peut-être à trouver de nouvelles idées.
Un autre point important à prendre en compte est le fait que votre mémorisation aura un impact important sur votre style de jeu, et par conséquent, vous devrez mémoriser les cartes en jeu de manière à ce que cela renforce votre style. Plus concrètement, plus vous passerez de temps sur votre terrain, plus vous serez rapide pour prendre vos propres cartes, mais à l’inverse, plus vous serez lent sur le terrain adverse. Premièrement parce que vous aurez passé moins de temps sur le côté adverse et que vous l’aurez moins bien retenu, mais c’est évident et il est inutile je pense de vous le rappeler. La principale raison est en réalité que votre esprit se tournera plus naturellement vers votre côté. Si vous avez très bien mémorisé votre côté mais juste normalement le terrain adverse, dès la première syllabe vous vous concentrerez sur votre terrain. En d’autres termes, pour toutes les cartes jumelles séparées, votre main se dirigera naturellement vers votre terrain, et par conséquent, vos chances de récupérer la carte chez l’adversaire seront d’autant réduites. Trop mémoriser un côté, c’est supprimer ses chances de bien réagir aux cartes de l’autre côté. Pour formuler les choses autrement, vous serez meilleur sur le terrain adverse en ayant moyennement bien mémorisé les 2 terrains, qu’en ayant très bien mémorisé le votre et plutôt bien celui en face. C’est pourquoi il est important de ne pas trop mémoriser, et de faire preuve d’équilibre. Par conséquent, mon premier conseil sera d’adapter votre temps de mémorisation de façon à conserver un certain équilibre. Adaptez ce temps au fil des parties, si vous sentez que votre esprit s’est trop tourné vers votre propre côté, durant votre prochaine partie, essayez de diminuer votre temps de mémorisation sur votre terrain.
Enfin, avant de s’attaquer aux conseils, rappelons qu’il est indispensable de connaître parfaitement les 100 syllabes déterminantes pour tout mémoriser. Si vous ne savez pas quelles sont les cartes commençant par « TA », vous aurez bien plus de difficultés à vous rappeler que « TAGO » était à gauche et que « TAKI » était à droite, par exemple. Jouer aux échecs sans savoir que le cavalier peut survoler les autres pièces vous mènera difficilement à la victoire. Jouer au Karuta et gagner sans savoir quelles sont les cartes existantes est à peu près aussi compliqué.
I/ Le pré-requis : connaître parfaitement son terrain et en tirer profit
Mémoriser parfaitement l’emplacement de 50 cartes peut être difficile, voire impossible sans être très entraîné. Néanmoins, la tâche est grandement simplifiée du fait que parmi ces 50 cartes, 25 sont de votre côté, et vous pourrez donc les placer selon une logique qui vous appartient. Par conséquent, si vous avez des difficultés à retenir les cartes présentes sur votre terrain, changer votre manière de mémoriser pourrait vous apporter la solution.
Il est commun, lorsque l’on débute, d’essayer de retenir de manière photographique l’emplacement de chaque carte chez soi, mais cet effort n’est pas nécessaire, et alourdira votre tâche. En effet, idéalement, vous connaissez parfaitement l’emplacement de chaque carte chez vous. Si vous entendez SHIRA par exemple, votre corps saura instinctivement qu’il doit aller dans telle ou telle direction. Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à mémoriser l’emplacement précis de chaque carte chez vous, contentez-vous de retenir quelles sont les cartes présentes chez vous. Si vous savez que SHIRA est chez vous, alors votre bras n’aura qu’à suivre la même trajectoire que d’habitude. Procéder de cette façon, en insistant moins sur l’emplacement de vos propres cartes, vous permettra de passer moins de temps sur votre terrain sans ralentir pour autant, ce qui renforcera d’autant votre attaque.
II/ Placer ses cartes : la première étape de la mémorisation
Nombreux sont les joueurs à placer leurs cartes, avant les 15 minutes, de manière un peu automatique, mécanique, parfois presque en les jetant négligemment à gauche ou à droite. Pourtant, ce sont près de deux minutes qui vous sont offertes, donc autant les mettre à profit pour commencer à mémoriser vos propres cartes. Mon conseil ici serait de placer lentement vos cartes (je pars une fois encore du principe que vous connaissez parfaitement vos emplacements, et que cette lenteur est donc volontaire), et de bien vous attarder sur chacune d’entre elle. Quand vous posez une carte, donc, l’idée est de répéter son nom à plusieurs reprises dans votre tête. Pour compenser la perte de temps inévitable, placez soigneusement la carte en respectant les distances. Cela vous permettra d’être à peine plus lent que votre adversaire (qui perdra du temps à tout remettre en ordre), mais d’avoir déjà une bonne idée des cartes personnelles avant même le début du temps de mémorisation.
Le point important dans cette façon de procéder est qu’il faut vérifier pour chaque carte posée les cartes à proximité. En vérifiant pour chaque carte l’emplacement de ses cartes voisines, vous aurez dès le début du temps de mémorisation déjà effectué à au moins trois reprises le tour de votre terrain.
III/ Temps de mémorisation : commencer par son propre terrain
Pour avoir souvent posé la question, il semblerait que beaucoup de joueurs commencent leur temps de mémorisation en s’attardant sur le terrain adverse. Ceci est selon moi une perte de temps, pour une raison très simple : procéder de la sorte va vous faire oublier en partie l’emplacement de vos propres cartes. Il est plus rapide à mon sens de commencer par consolider la mémorisation de ses propres cartes, pour ensuite se pencher sur celles de l’adversaire. Retenir celles de l’adversaire demande plus d’efforts, donc si vous vous y attaquez avant d’avoir retenu vos propres cartes, vous repartirez pratiquement de zéro chez vous. Prenez donc 2 ou 3 minutes pour terminer de mémoriser votre terrain, profitez de votre connaissance générale des cartes acquise quand vous avez placé vos cartes, puis passez au terrain adverse. Pour ce qui est du travail de mémorisation en lui-même, faites comme vous le sentez, mais je vous conseille de suivre un ordre prédéfini, de droite à gauche ou de gauche à droite. Par exemple, commencer par la rangée haut/droite, puis milieu/droite, bas/droite, et enfin passer à gauche. Concernant les cartes en elles-mêmes, ne vous contentez pas de les survoler, passez-y un minimum de temps, revenez de temps en temps en arrière pour bien mémoriser comme un groupe commun les cartes sur la même rangée, et enfin, n’oubliez pas que votre priorité est d’avoir en tête quelles cartes sont chez vous, et non pas où elles sont précisément.
IV/ Mémoriser le terrain adverse
L’apprentissage du terrain adverse se fera en deux temps. Dans un premier temps, procédez comme pour votre terrain, en suivant un ordre précis, mais en insistant plus longtemps sur chaque carte. De même, chaque fois que vous verrez des cartes jumelles séparées, profitez-en pour créer un lien entre votre terrain et celui de votre adversaire. Relever le fait que vous avez chacun l’une des deux cartes jumelles rendra votre mémorisation plus aisée, et surtout, vous aidera à prendre conscience des cartes commençant par le même son. Idéalement, 5 minutes devraient suffire pour avoir une assez bonne vision du terrain adverse.
V/ Check commun des cartes : MUSUMEFUSAHOSE
Et voici la deuxième étape à suivre pour bien mémoriser : utiliser la technique MUSUMEFUSAHOSE. Cette technique, qui n’a au fond rien d’exceptionnel, vient du fait que l’essentiel des Japonais apprend les syllabes déterminantes selon un ordre prédéfini, en fonction du nombre de cartes commençant par la même syllabe. Le premier groupe, composé des cartes dont le premier son est unique, est donc constitué des 7 cartes à une syllabe : MU, SU, ME, FU, SA, HO et SE, d’où le nom de la « technique ». On continue avec les sons qui n’ont que 2 cartes commençant de cette façon, et ainsi de suite : à ne pas confondre avec les 2-ji kimari (2e syllabe déterminante), INI, par exemple, est à 2 syllabes, mais appartient au 3e groupe, puisque 3 cartes commencent par le son I.
Connaître l’ensemble des syllabes déterminantes est indispensable pour bien jouer au Karuta, et l’apprendre de cette façon pourrait significativement vous simplifier la tâche, donc voici la liste en question :
*MU – SU – ME – FU – SA – HO – SE
*UKA/URA – TSUKU/TSUKI – SHIRA/SHINO – MOMO/MORO – YUU/YURA
*INI / IMAWA / IMAKO – CHIHA / CHIGIRIKI / CHIGIRIO – HISA / HITOWA / HITOMO – KIRI / KIMIGATAMEO / KIMIGATAMEHA
*HANASA / HANANO / HARUSU / HARUNO – YAE / YASU / YAMAZA / YAMAGA – YOWO / YOMO / YONONAKAWA / YONONAKAYO – KASA / KAKU / KAZEWO / KAZESO
*MISE / MIYO / MICHI / MIKANO / MIKAKI – TAGO / TAMA / TARE / TACHI / TAKA / TAKI – KOI / KORE / KONO / KONU / KOKOROA / KOKORONI
*OGU / OKU / OTO / OMO / OOE / OOKE / OOKO – WABI / WAGAI / WAGASO / WASURE / WASURA / WATANOHARAKO / WATANOHARAYA
*NATSU / NAGEKI / NAGEKE / NAGARA / NAGAKA / NANISHI / NANIWAE / NANIWAGA
*AI / AKE / ASHI / AMANO / AMATSU / AWARE / AWAJI / ARIA / ARIMA / ARAZA / ARASHI / AKINO / AKIKA / ASAJI / ASABORAKEA / ASABORAKEU
En apprenant les syllabes déterminantes de cette façon, avec un ordre prédéfini, il est donc facile de les énumérer sans rien oublier, un peu à la manière d’une table de multiplications.
L’idée de cette « technique » de mémorisation est ainsi de vérifier l’emplacement de chacune des cartes en jeu en fonction de cet ordre précis. Concrètement, vous réciterez dans votre tête la liste des syllabes déterminantes, et simultanément à cela, vous procéderez dans ce même ordre à une vérification de l’emplacement des cartes sur le terrain.
Évidemment, n’importe quel ordre peut convenir. Celui-ci a l’avantage d’être logique et donc d’être plus facile à retenir, mais si vous avez une manière propre de réciter l’ensemble des syllabes déterminantes, cela pourrait tout à fait fonctionner. Il est simplement essentiel que cet ordre soit fixe, de manière à ce que vous n’ayez pas à réfléchir le moindre instant. Vous devez tout réciter de manière automatique, afin de pouvoir vous concentrer uniquement sur l’emplacement des cartes, et non pas sur l’ordre en lui-même.
Le but, pour terminer de préciser la chose, est de simuler la lecture des poèmes. En utilisant cette technique, vous habituez votre cerveau à diriger son attention vers les bonnes cartes. Dans votre tête, à la fin du temps de mémorisation, vous aurez ainsi déjà simulé plusieurs parties.
Au début, vous réciterez probablement dans votre tête toutes les cartes, y compris les jumelles. Par exemple, si seule MOMO est présente en jeu, vous réciterez à la fois MOMO et MORO. Mais avec de l’expérience, vous apprendrez à faire au plus vite, et à ignorer toutes les cartes n’étant pas en jeu.
VI/ Les 2 dernières minutes : profiter du Suburi pour mémoriser
Les 2 dernières minutes vous permettent de bouger autant que vous le souhaitez. Vous pouvez en profiter pour faire des balayages rapides et relâcher la tension (utile par moment en tournoi), mais il me semble essentiel d’utiliser ces 2 minutes pour simuler au maximum une partie complète. Ainsi, réutilisez la technique MUSUME, mais cette fois-ci en allant jusqu’au bout, et en simulant également le balayage. Votre corps s’habituera ainsi à effectuer le bon mouvement, dans la bonne direction.
Ces 2 minutes vous serviront également à déterminer de quelle façon vous prendrez les cartes présentes. Par exemple, profitez-en bien pour prendre le réflexe d’aller couvrir vos cartes longues, en reproduisant le mouvement de couverture.
VII/ Astuces pour améliorer sa mémorisation
A/ Être bien réveillé
Certains seront tentés de m’appeler Captain Obvious devant cette affirmation, mais c’est un fait : votre mémorisation sera d’autant plus simplifiée que vous serez « bien » réveillé. Donc faites en sorte de lutter contre la fatigue avant et durant une partie. Si vous vous plaignez de votre fatigue en pleine partie, c’est à la fois votre concentration et votre capacité de mémorisation (qui de toute façon est complètement liée à la concentration) qui en subiront les frais.
Pour vous donner une idée, avant de mémoriser (après avoir posé mes cartes), j’utilise toujours des serviettes rafraîchissantes (type menthe, pour renforcer l’effet), de manière à être directement réveillé. Il m’arrive également d’aller me passer un coup d’eau sur le visage, ou de boire une boisson énergisante ou caféinée (bon, généralement, c’est du coca).
B/ Fixer ses priorités
C’est une notion que je développerai dans un article prévu exclusivement pour, mais il est important de fixer des priorités, ou plus précisément, de définir dans quel ordre vous irez viser des cartes. Si vous visez 2 cartes jumelles de manière égale, vous risquez fortement d’hésiter lorsque l’une des deux sera lue. Je vous recommande par conséquent fortement de déterminer pour chaque jumelle laquelle des deux vous viserez en premier lieu. Ensuite, contentez-vous de retenir le « chemin » à effectuer pour prendre l’autre carte, dans le cas où celle que visiez n’aurait pas été la bonne. Retenir trop bien 2 cartes jumelles séparées pourra provoquer des accidents, et en ce sens, il faut dès le travail de mémorisation faire attention.
C/ Mettre à profit le temps qu’on a entre chaque prise
Là encore, certains auront l’impression que j’enfonce une porte ouverte, mais après le temps de mémorisation, il est important également de mettre à profit le temps laissé entre chaque prise. Concrètement, ça se ressentira surtout quand votre adversaire envoie voler tout votre terrain. Ne vous contentez pas de replacer machinalement vos cartes, ni d’attendre que votre adversaire vous les amène. Et surtout, n’accordez pas de pensée au fait que votre adversaire a été plus rapide que vous : en d’autres termes, ne faites pas votre bilan de ce match en cours de partie. Dès que vos cartes ont volé, concentrez-vous sur votre mémorisation, vérifiez l’emplacement des cartes encore en jeu, et quand vous en replacez, faites de nouveau travailler votre mémoire simultanément. Vous seriez surpris du temps perdu à chaque partie et que vous auriez pu consacrer à des occupations plus utiles.
Enfin, à certaines occasions, il ne faudra pas hésiter à faire jouer la montre. Par exemple, même en sachant quelle carte vous souhaitez envoyer à votre adversaire, sachez retarder ce moment selon les circonstances. Si vous êtes en train de paniquer ou qu’au contraire votre adversaire est complètement dans son rythme, temporisez, reprenez-vous, et faites semblant d’hésiter un peu. Évidemment, n’en abusez pas, surtout en entraînement, mais il existe des circonstances dans lesquelles il est important de temporiser, surtout lorsque le nombre de joueurs devient extrêmement réduit. En outre, cela vous permettra d’avoir plus de temps que votre adversaire pour mémoriser le déplacement de la carte que vous comptez envoyer, ce qui peut être très utile quand vous séparez des cartes jumelles. Mais encore une fois, n’exagérez pas, lorsque l’on débute il est fréquent d’être lent dans l’ensemble, donc ne faites pas perdre plus de temps, surtout que vous gênez également les joueurs à côté. Pensez-y seulement lors de matchs importants, durant des moments décisifs.
Dans un même ordre d’idée, lorsqu’on vous envoie une carte alors que vous remettez en ordre votre terrain, regardez la carte envoyée, mais commencez par tout remettre en place. Procéder dans l’ordre inverse donnerait juste plus de temps à votre adversaire pour s’habituer au nouvel emplacement de la carte qu’il vient de vous envoyer. Personne n’exige de vous que vous placiez la carte en priorité, donc autant choisir l’ordre qui n’avantage pas votre adverse.
D/ Être dynamique dans sa mémorisation
Lorsqu’on mémorise, surtout au début, il est fréquent de se contenter de porter le regard sur les cartes, en lisant la carte dans sa tête. Encore une fois, cela peut fonctionner tel quel, mais lorsqu’on regarde les meilleurs joueurs, on remarque que chacun a son petit « truc » qui l’aide à mémoriser plus vite, et surtout mieux. Pour certains, ce sera de murmurer le nom des cartes, pour d’autres, ce sera de faire un léger coup de poignet dans la direction de la carte. Dans mon cas, je balance ma tête dans la direction de la carte, et je fais se balancer légèrement mon corps dans la même direction. La règle, toutefois, est de ne pas gêner l’adversaire. Il est important de ne pas faire de bruit, et si vous choisissez de murmurer le nom des cartes, faites attention à ce que cela soit inaudible pour votre adversaire. De même, des mouvements trop amples pourront poser problème. Quelle que soit la méthode utilisée, l’idée est de mieux visualiser la carte en question. Un mouvement de la tête vous permettra de mieux visualiser le mouvement vers la carte en question, et le fait de murmurer le nom de la carte vous aidera à mieux vous focaliser sur ladite carte. De même, déplacer votre bassin vous habituera à avancer votre corps en direction des cartes, et ainsi, vous ne commettrez pas l’écueil classique qu’est la prise de carte en n’utilisant que le bras.
Faites des essais, demandez à d’autres joueurs comment ils fonctionnent, bref, osez, et constatez ce qui a le mieux fonctionné avec vous. En Karuta, il est essentiel de systématiquement se remettre en question, de chercher la cause derrière les dysfonctionnements dans notre jeu. Bien mémoriser est un prérequis évident, déjà parce que si l’on ne sait pas où se trouvent les cartes, on ne pourra pas les prendre. Mais surtout, et cela n’est pas toujours aussi facile à comprendre, ne pas avoir confiance en sa mémorisation (qu’on en soit conscient ou non) rendra forcément plus lent les mouvements. Si vous avez du mal à balayer par exemple, un manque d’entraînement pourrait en être la cause, mais il est tout à fait possible que cela vienne d’une mémorisation imparfaite.
Il ne vous reste donc plus qu’à trouver votre propre méthode pour bien mémoriser.
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