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Débuter le Karuta : matériel et connaissances en japonais

28/10/2013 - Romain


Après l’article vous initiant au Karuta et à ses différentes règles, voici le second article, qui vous apprendra tout ce qu’il faut sur le matériel et les connaissances en japonais nécessaires à la pratique du Karuta.

Préparation du matériel : parce qu’on ne joue pas non plus au Basket sans balle

Ici, je vais parler du matériel nécessaire pour jouer. Car en effet, la première crainte du néophyte, c’est de tout simplement ne pas avoir les moyens physiques de pratiquer : avouons que ce serait embêtant. Et cette crainte est compréhensible, puisqu’il n’est pas possible d’acheter le matériel nécessaire autre part qu’au Japon. Pourtant, cela ne devrait au final vous poser aucun problème. J’explique. Pour jouer au Karuta, vous avez besoin de deux choses seulement : les cartes de jeu, et les fichiers audio des poèmes afin de remplacer le lecteur. Mais avant de tout détailler, je vous invite à vous rendre sur ce lien. Vous pourrez ainsi télécharger (légalement, pour ceux que ça inquiéterait) tout ce dont vous aurez besoin pour jouer au Karuta. Dans ce second lien, vous pourrez accéder à une version pour débutants des cartes.

Maintenant, place aux explications !

LES CARTES :


Les seules cartes dont vous aurez besoin pour jouer sont les torifuda (取り札, littéralement « cartes à prendre »). Nous avons lors de notre dernier voyage ramené un maximum de cartes du Japon, mais malheureusement, cela ne suffit pas à répondre à toutes les demandes. Si vous souhaitez acheter des cartes, n’hésitez pas à nous contacter, par mail, par commentaire, ou par facebook (probablement la solution la plus simple). Nous pourrons vous renseigner sur l’état de notre stock. A terme, nous envisageons la possibilité d’expédier des cartes depuis le Japon par bateau en grande quantité, donc il ne fait aucun doute que d’ici quelques temps, n’importe qui aura la possibilité de mettre la main sur ce qu’il souhaite.

Il y a aussi la solution Amazon, même si les cartes peuvent mettre un moment à arriver. En tapant Karuta dessus, vous devriez trouver des cartes pour un tarif légèrement supérieur à 20 euros, ce qui est à peu près ce que nous proposons pour les cartes de qualité supérieure, mais uniquement en main propre, sur Paris ou Lyon (pour le moment). Les boîtes étant volumineuses, passer par la poste rendrait la transaction peu intéressante comparée à un achat ebay. Pour cette raison, et jusqu’à ce que l’on trouve une autre solution, j’invite toutes les personnes intéressées par l’achat de cartes de bonne qualité (la différence est d’ailleurs plus que significative) à se déplacer sur Paris, ou à demander à un intermédiaire de les récupérer. Le mieux étant d’ailleurs de venir assister à un entraînement simultanément.

Jusque-là, et si vous vous retrouvez dans l’impossibilité de mettre la main sur des cartes, il reste toujours la solution manuelle : créer ses propres cartes. Donc revenons aux fichiers que vous venez de télécharger. Ouvrez le fichier disponible sur le lien précédent, puis le dossier « Torifuda ». Vous y trouverez 6 sous-dossiers, dans lesquels les cartes sont triées par ji-kimari (syllabes déterminantes). Si vous ne savez pas ce que cela signifie, je vous conseille de consulter mon article sur les règles du Karuta. Ainsi, toutes les cartes du sous-dossier « 3 ji-kimari » sont des cartes dont la 3e syllabe est déterminante. Cela vous servira plus tard pour réviser vos cartes. Mais ici, nous nous intéresserons plutôt au PDF « torifuda à imprimer ». Celui-ci est un document réunissant toutes les cartes du jeu à la bonne taille (à condition de mettre l’ensemble à 100% si ce n’est pas déjà le cas). Il vous suffira donc d’imprimer ces 7 pages, de découper les cartes, puis de les coller sur du papier rigide pour ainsi jouer au Karuta. Il faut savoir que les cartes en Karuta sont épaisses et solides. Par exemple, impossible de les voir s’envoler sur un coup de vent. De même, si vous les lâchez, elles tombent en ligne droite. Donc si vous en avez la possibilité, collez les cartes imprimées sur un support bien rigide. Evidemment, ce n’est pas grave si ce n’est pas exactement la même sensation que les véritables cartes, mais il reste mieux d’avoir un résultat proche de l’original. Cela dit, même avec du papier, vous pourrez déjà vous entraîner sur l’essentiel des aspects du Karuta.


LA LECTURE :


Il est évidemment indispensable de pouvoir faire lire les poèmes si l’on souhaite jouer au Karuta. Ici, c’est le programme Wasuremoti qui va vous donner le sourire ! Grâce à ce programme, vous pourrez en effet jouer de manière aléatoire les 100 poèmes du Karuta, utilisez le mode « continuer automatiquement » pour des parties rapides, et même créer vos propres listes de lecture pour vous entraîner sur certains types de cartes uniquement (ou par exemple pour faire des parties avec moins de cartes). Pour l’utiliser, vous devrez néanmoins disposer d’un ordinateur affichant le japonais.

Il existe cependant un second programme, plus simple d’utilisation encore, du nom de Naniwazu. N’hésitez pas à utiliser les deux programmes, car cela vous permettra de disposer de deux lecteurs différents, ce qui est important afin de ne pas trop s’habituer à la même voix.

UN SOL :

Parce que sans sol, il est difficile de se mettre à genoux. Plus précisément, il vous faudrait un tapis suffisamment confortable pour ne pas vous esquinter les genoux, car vous allez rester longtemps dessus. Si vous en avez, je vous conseille d’utiliser des tapis de sport. Ces tapis mous mais pas trop qui font au moins 1cm d’épaisseur.

Mais autant être honnête, rien ne vaut un bon tatami. Le site Futon Factory vous permet d’acheter des tatami pliables à un prix plus que convenable, puisque pour 65€, le tatami pliable est pile à la bonne taille pour permettre à deux joueurs de s’affronter. En outre, sa légèreté le rend facilement transportable. Autant dire que notre association aurait mené la vie dure sans ces tatami.

ET LE JAPONAIS ? PAS DE PROBLÈME !!

Je sais que bon nombre d’entre vous paniquent un peu à l’idée de commencer le Karuta du fait qu’ils ne maîtrisent pas suffisamment le japonais, et que cela constituerait donc un handicap infranchissable. Sauf que non, ce sont des préjugés ! Parler japonais n’est absolument pas une condition nécessaire pour apprendre le Karuta. Cela peut vous aider un peu au début, mais si vous ne parlez pas un mot de japonais, le handicap se fera de plus en plus faible avec le temps, et ira jusqu’à disparaître au bout de quelques mois d’entraînement. Vous en doutez? Eh bien nous avons déjà plusieurs joueurs français qui malgré une connaissance relative du japonais sont parvenus à vaincre des joueurs japonais ayant deux fois plus d’expérience qu’eux. Donc chassez toutes vos peurs, elles n’ont pas lieu d’être ! Concrètement, quelles sont les connaissances indispensables, puis lesquelles sont simplement utiles ?

Connaissances indispensables :

Hiragana : C’est le seul élément vraiment indispensable, mais par chance, il n’est pas bien difficile à acquérir. Les poèmes du Karuta sont tous écrits en hiragana. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, la langue japonaise fonctionne sur 3 types d’écriture : les Kanji (idéogrammes), les katakana et les hiragana, ces deux derniers étant des syllabaires. Lorsqu’on souhaite apprendre le japonais, la première chose que l’on doit faire, c’est apprendre ces hiragana, car techniquement, si on les connait tous, on « peut » écrire japonais. En effet, les enfants à l’école primaire commencent par écrire uniquement en usant de ces hiragana, et certains jeux-vidéos pour jeune public sont d’ailleurs composés exclusivement d’hiragana. Notez que si j’utilise le mot « syllabaire », c’est parce que le japonais ne fonctionne pas par lettres mais par syllabes. Toutefois, je ne rentrerai pas plus dans les détails concernant l’apprentissage même des hiragana et leur rôle dans la langue japonaise. Je vous invite plutôt à consulter cette page, qui liste tous les hiragana et permet de s’entraîner. De toute façon il y a plein de méthodes gratuites qui se valent pour débuter. Seuls les hiragana étant utilisés en Karuta, c’est donc la seule connaissance linguistique réellement nécessaire à la pratique du sport. Néanmoins, une connaissance vague des hiragana sera insuffisante. Vous devez idéalement atteindre un niveau vous permettant de les comprendre sans réfléchir. Si vous n’y parvenez pas, vous pourrez malgré tout jouer, mais vous gaspillerez du temps consacré à la mémorisation simplement en cherchant la lecture des hiragana. En revanche, si vous comptez également apprendre le japonais en parallèle, le Karuta vous aidera alors énormément, car la vitesse de lecture des hiragana est essentielle si vous souhaitez lire naturellement du japonais.

La prononciation : Vous vous y ferez évidemment avec le temps, mais cela reste un élément essentiel à la pratique du Karuta. En effet, si vous n’êtes pas habitués à distinguer les sons comme il le faut, il sera parfois difficile de prendre certaines cartes. Par exemple, il existe un poème commençant par « hoto », et un autre par « oto ». Si vous n’êtes pas capable de bien distinguer le « ho » du « o », vous pourriez donc faire des fautes. Connaître la prononciation en japonais est ainsi également indispensable. Pour ce faire, vous pouvez commencer par consulter la page donnée précédemment, elle vous renseignera suffisamment. Pour le reste, ça viendra naturellement à force de jouer au Karuta. Si vous avez l’habitude de regarder des anime en VO, cela devrait également vous aider considérablement, donc n’hésitez pas à faire plus attention que d’habitude à la façon dont les personnages parlent.

Connaissances utiles :

La compréhension générale : C’est probablement ce qui inquiétera le plus. Je détaillerai en profondeur cet aspect dans un prochain article, mais commençons par vous rassurer : la pratique du Karuta est tout à fait possible sans comprendre un traître mot de japonais. En effet, les poèmes japonais sont écrits dans un japonais ancien, difficilement compréhensible pour les Japonais eux-mêmes. J’ai fait le test, et la majorité des étudiants de Kôbe Daigaku (une université pourtant réputée) sont incapables d’en comprendre le sens. Bref, si vous ne parlez pas japonais, et n’avez pas l’intention de l’apprendre, soyez rassurés, vous pourrez faire sans ! Cela dit, si vous décidez de l’apprendre, cela pourra malgré tout vous être utile au début. En effet, lorsque vous devrez mémoriser les cartes (encore une fois, je détaillerai tout ceci dans un prochain article), comprendre certains mots, même sans comprendre la phrase, pourra vous aider à créer des liens. Cela vous simplifiera donc sensiblement la tâche au début, lorsque vous devrez tout mémoriser, mais par la suite, cela ne changera plus rien.

Pour être exact, comprendre le japonais n’est pas nécessaire parce que j’ai appris les règles pour vous, et que je vais tout vous expliquer. Dans mon cas, j’aurais bien été incapable d’apprendre le Karuta sans la maîtrise de la langue, car j’ai évidemment dû consulter plusieurs sites internet et poser des questions à mes sempai pour comprendre le fonctionnement du sport.

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